Cancer du rein : une prise en charge en pleine évolution

18 novembre 2019     

Communiqué de presse

Moins médiatisée que les cancers du sein et du poumon, la tumeur affectant le rein n’en reste pas moins une maladie grave. Cependant de nouvelles perspectives de prise en charge pourraient changer la donne. Les explications du Dr Philippe Barthélémy, oncologue médical aux hôpitaux universitaires de Strasbourg.

« Parmi les tumeurs affectant la sphère uro-génitale, le cancer du rein s’avère plus rare que celui de la prostate ou de la vessie », avance le Dr Philippe Barthélémy.  « Néanmoins en 2018, on a enregistré 15 323 nouveaux cas en France métropolitaine, avec une prédominance masculine[1]. » En effet, les hommes concentrent 67% du nombre total de cas. Toujours en 2018, le cancer du rein a été à l’origine de 5 589 décès.

Quels facteurs de risque[2] ?

Le Dr Philippe Barthélémy tient à préciser que le tabac « figure parmi les principaux facteurs de risque de cette tumeur. C’est logique dans la mesure où les nombreux toxiques du tabac sont éliminés par les reins », souligne-t-il. Autres facteurs mentionnés par notre spécialiste, « l’obésité et l’hypertension artérielle. Enfin les patients souffrant d’une insuffisance rénale et traités par dialyse sont à risque de cancer du rein. »

Pas de dépistage ?

Souvent asymptomatique et découvert tardivement, le cancer du rein relève d’un véritable challenge pour les médecins. Comme l’indique l’Institut national du Cancer[3] (INCa), « le plus souvent, le cancer du rein est découvert par hasard au cours d’une échographie ou d’un scanner de l’abdomen réalisé pour une autre raison. Dans les autres cas, il peut être révélé par des symptômes ou par la découverte de métastases. »
Il n’existe pas en effet de dépistage organisé pour cette tumeur, hormis pour les membres d’une famille concernée par une forme héréditaire.

Quelles options thérapeutiques ?

« Les formes localisées du cancer du rein sont prises en charge par la chirurgie, avec une réelle efficacité comme dans de nombreuses tumeurs », précise le Dr Barthélémy. « Le problème c’est qu’un tiers des patients présentent des métastases au moment du diagnostic. Dans ce cas, le traitement local devient insuffisant et il est nécessaire de recourir à des traitements médicamenteux : anti-angiogéniques ou immunothérapies. »

L’espoir des nouvelles associations de traitements

Comme nous l’explique le Dr Barthélémy, « les associations de traitements à base d’immunothérapies vont révolutionner la prise en charge du cancer du rein avec des résultats significatifs en termes de survie. Ces nouvelles associations de traitements sont très prometteuses. »

Et dans les prochaines années ?

L’enjeu désormais consiste à mieux connaître le profil moléculaire des tumeurs. « La question sera de savoir quelle association choisir en fonction du patient, de sa tumeur, des effets secondaires, mais pour l’instant nous ne disposons pas de marqueurs qui nous permettent d’opter pour tel ou tel traitement. Dans les prochaines années, des tests biologiques pourraient nous guider pour une prise en charge thérapeutique la plus optimale. »

Pour plus d’informations : http://www.immuno-oncologie.fr


[1] Institut national du Cancer -Rapport - Volume 1 - Tumeurs solides - Estimations nationales de l'incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 – juillet 2019

[2] https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-rein/Points-cles

[3] https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Les-cancers/Cancer-du-rein/Points-cles


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