Cancer : au cœur de l’immunothérapie par CAR-T
Communiqué de presse
L’immunothérapie représente depuis une dizaine d’années une avancée majeure dans le traitement du cancer. Avec la thérapie cellulaire CAR-T, l’immunothérapie a franchi une nouvelle étape en matière d’innovation dans des cancers du sang comme les leucémies ou les lymphomes. Les essais cliniques avec les CAR-T cells se poursuivent dans d’autres types de tumeurs. Zoom sur un traitement porteur d’espoir avec le Pr Philippe Moreau, chef du service d’hématologie clinique au CHU de Nantes.
Prélèvement des lymphocytes T
« La thérapie cellulaire par CAR-T repose sur une technologie totalement innovante », explique le Pr Philippe Moreau. « Elle consiste à prélever au patient par une filtration sanguine une variété de globules blancs particuliers, les lymphocytes T. » Ces derniers sont connus pour jouer un rôle central dans la défense de l’organisme. « Ils servent à éliminer des cellules anormales comme les cellules tumorales ou les agents infectieux. » Mais certaines cellules tumorales, grâce à différents mécanismes, parviennent à inactiver les lymphocytes T.
Modification des lymphocytes T
« Les lymphocytes T prélevés dans le sang du patient vont être modifiés par des techniques très complexes au laboratoire », détaille le Pr Moreau. « C’est alors qu’ils deviennent des CAR-T cells capables de reconnaître les cellules tumorales puis de les détruire. Autrement dit, il s’agit d’une immunothérapie individualisée à base de cellules qui ont été modifiées en dehors du corps du patient. »
Réinjection au patient
La dernière phase consiste à réinjecter les CAR-T au patient. « Le patient doit se rendre dans un centre hospitalier spécialisé disposant d’un plateau technique important. En effet si la perfusion de CAR-T est très efficace, elle peut aussi être associée à une toxicité liée à la destruction massive des cellules cancéreuses. Quand elles vont mourir, elles vont libérer des facteurs dans le sang qui risquent d’entraîner des complications nécessitant une surveillance médicale particulière. » Le Pr Moreau précise tout de même que « ces complications sont de mieux en mieux contrôlées. »
A qui s’adresse cette innovation ?
La thérapie cellulaire CAR-T est déjà utilisée et remboursée pour les leucémies aigues, et certains lymphomes qui sont des cancers des ganglions. « Elle s’adresse aux patients chez lesquels les traitements traditionnels s’avèrent inefficaces. Et nous observons des cas de guérison chez certains patients grâce aux CAR-T. » A noter que cette thérapie ne peut être proposée que dans des services d’hématologie expérimentés et pointus.
Contre d’autres tumeurs ?
A l’avenir cette nouvelle thérapie pourra-t-elle permettre de traiter d’autres cancers ? « Pour le moment les CAR-T sont utilisées contre d’autres tumeurs dans le cadre d’essais cliniques. En premier lieu, d’autres cancers du sang, notamment le myélome multiple qui affecte la moelle osseuse », indique le Pr Moreau.
Plonger dans l’univers des CAR-T et soutenir la recherche française
Entreprise biopharmaceutique engagée dans la lutte contre le cancer, Bristol Myers Squibb a lancé en 2019 #ExploreForCancer, une campagne pédagogique et collaborative destinée à mieux comprendre l’immunothérapie et à soutenir la recherche dans ce domaine. Elle revient pour une seconde édition du 1er au 8 décembre 2020, sous un format 100% virtuel. Objectif, expliquer de façon ludique la thérapie CAR-T, grâce à une expérience immersive en 3D mais aussi des témoignages de patients et d’experts.
En participant ou en relayant le hashtag #ExploreForCancer sur les réseaux sociaux, chacun pourra contribuer à soutenir un programme de recherche fondamentale contre le cancer mené par Gustave Roussy (1er centre de lutte contre le cancer d’Europe, situé à Villejuif). Pour chaque partage, Bristol Myers Squibb s’engage à verser 1 euro à Gustave Roussy, jusqu’à hauteur de 150 000 euros.
Pour participer, rendez-vous sur : www.exploreforcancer.fr
Source : Interview du Pr Philippe Moreau par DS Conseil, octobre 2020